A l’occasion de la journée mondiale des toilettes qui s’est tenue le 19 novembre 2020, l’ONU a révélé que 2 milliards de personnes dans le monde entier ne bénéficient pas encore de toilettes dignes de ce nom. Cette situation est à l’origine des décès de plusieurs centaines d’enfants par jour. En effet, à cause de la contamination de l’eau par les déjections suite à l’absence d’assainissement adéquat, près de 700 enfants perdent la vie quotidiennement. Sans parler de la méconnaissance des règles d’hygiène. Ce qui expose de nombreux enfants dans le monde à un danger imminent.
Les innovations en matière sanitaire ne profitent pas à tous
Les chiffres en matière de vente d’équipements sanitaires parlent d’eux-mêmes. Il est constaté que le marché de la salle de bain est en plein essor et la tendance s’améliore d’année en année. Les toilettes figurent parmi les produits les plus cités dans cet essor considérable du secteur sanitaire. Pour le cas particulier de la France, cet exploit est lié étroitement à la volonté des ménages français à accroître leur confort dans la salle de bain. Ils ne rechignent pas à investir dans les équipements innovants comme le WC suspendu, WC lavant ou simplement les cuvettes sans bride. Sans parler des nombreuses fonctionnalités censées accroître le confort dans les toilettes.

De l’autre côté du monde. Plus précisément, dans les pays pauvres et sous-développés, la majorité de la population n’a pas encore accès à l’eau potable et encore moins, à une installation sanitaire appropriée. Selon les statistiques, trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas la possibilité de se nettoyer les mains à défaut d’installation. Parmi ces dernières, 1,4 milliards n’a pas les moyens de s’offrir de l’eau potable ni de savon. Ce qui est assez critique, d’autant plus face à la crise sanitaire mondiale dont le bilan ne cesse de s’alourdir.
L’accès aux toilettes pour tous : un chemin lointain

Selon l’ ONU, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit humain fondamental. Toutefois, ce dernier a reconnu selon son rapport à l’occasion de la journée mondiale des toilettes le 19 novembre 2020 que l’assainissement pour tous n’est pas envisageable avant le 22ème siècle. Désormais, il faut reconnaître que l’objectif de l’accès universel à l’eau et à l’hygiène prévu en 2030 est encore loin, voire même impossible.
Les chiffres en matière d’accès aux toilettes doivent nous interpeller au plus haut point. Selon les statistiques, en 2017, plus de 2 milliards de personnes n’avaient pas accès aux installations sanitaires comme des toilettes avec chasse d’eau et fosse septique. De plus, près de 4 milliards de personnes n’avaient pas la possibilité d’installer des toilettes WC, des latrines ou encore d’un système de traitement de déchets. Ce qui n’est pas étonnant si notre environnement ne cesse de se dégrader continuellement. Savez-vous que 673 millions de personnes font encore leurs besoins en plein air ?
Le bilan est encore plus lourd dans les établissements scolaires, car 367 millions d’élèves vont dans des écoles où il n’y a pas de toilettes. La situation n’est pas meilleure dans les établissements de soin. En effet, 10 % d’entre eux, ne disposent pas de toilette digne de ce nom.
Impact de la situation sur la santé humaine
Les chiffres sont assez sévères et méritent une prise de mesures immédiate. Notons par exemple que 830 000 personnes décèdent chaque année à cause des maladies comme le choléra, l’hépatite A, la diarrhée ou encore la dysenterie. Cette situation ne s’explique pas uniquement par le défaut d’installation sanitaire, mais aussi par une croissance démographique intenable.
Il est important de mettre l’accent sur le danger grave, auquel sont exposés les pays les plus touchés par cette situation. Sachez qu’une maladie comme la diarrhée a causé en 2016 le décès de 1,66 millions de personnes. Cinq cents d’entre eux sont des enfants de moins de 5 ans. Les personnes les plus touchées se situent généralement dans les bidonvilles et les zones rurales en Centrafrique.
L’accès aux toilettes : un défi difficile à relever

La banque mondiale a affirmé que l’investissement à réaliser pour l’accès universel à l’eau et à l’assainissement se chiffre à 115 milliards d’euros par an, et ce, à compter de 2015 à 2030. Autrement dit, le montant actuel des investissements doit être triplé pour atteindre cet objectif. Ce qui est loin d’être réalisable, car investir dans l’eau n’est pas rentable pour les investisseurs.
Un autre problème à relever concerne l’engagement des autorités au sein des pays concernés. Cependant, il ne s’agit pas d’une priorité politique pour de nombreux pays. C’est pourquoi, la situation ne cesse de s’aggraver et l’impact sur la population est désastreux.